Mines d’uranium:
Produire plus
et
produire mieux ?
-Plateau de propagande
par AREVA-
Quelques documents d’information sur les
mines d’uranium:
Les vaches pondent des oeufs…Les déchets RADIOACTIFS son…
Abandon matière très radioactive par AREVA
Effets de l’exploitation minière d’uranium au NIGER Rappor…
Mines d’uranium au NIGER rapport SHERPA 230405
Effets des radiations sur le vivant Georges PETAVY Science et Vie de 1975
Les mines d’uranium, la contamination par le
radon, la mobilisation antinucléaire :
Deux ou trois choses que je sais d’elles
(Michèle GRANIER / CLADE)
(Michèle GRANIER / CLADE)
Propos d’une militante antinucléaire
Le 11 Février 2009 l’émission télévisée -Pièces à Conviction- a frappé l’opinion sur le thème “ Uranium : le scandale de la France contaminée ”. Le Limousin et ses mines d’Uranium – Division Minière de la Crouzille en Haute-Vienne – se réveille à nouveau en première ligne, occasion pour lui de revenir sur la mobilisation des populations depuis 1975, contre l’extraction minière débutée en 1948 par le C.E.A puis COGEMA, et AREVA pour la “ remise en état des sites ” et l’installation d’une ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), cadeau d’adieu si l’on peut dire, d’un entreposage de 199 900 tonnes d’uranium appauvri, résidu de l’enrichissement de l’uranium nécessaire à la fabrication du combustible, récemment rebaptisé pompeusement “ gisement énergétique pour les générations futures ”! Grand-merci pour Elles. Mais nous n’avons sans doute pas tout vu, il est question d’un URANIUM-LAND sur l’ancien site SIMO de concentration du minerai, qui – me dit-on à l’office du Tourisme, devrait attirer justement les touristes : Welcome au Pays de l’Uranium ! Gageons que le passé ressuscité par AREVA ne manquera pas de nous surprendre – nous qui savons encore comment c’était- et comblera d’aise les promoteurs. Mais qu’ils ne croient pas ce faisant, gagner notre pardon pour les exactions commises au nom du progrès nucléaire !
Pour faire bonne mesure l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) revient à la charge sur le sujet du Radon, ce qui vaut une manchette en première page du Populaire du Centre du
7 octobre 2009 : “ LE RADON NUIT GRAVEMENT A VOTRE SANTE ”, et une
explication limpide “ le gaz radioactif, deuxième cause du cancer du
poumon, n’est pas inoffensif à faibles doses. L’Organisation Mondiale de
la Santé a décidé de diviser par 10 le seuil admissible de radon dans
les bâtiments. Le Limousin est particulièrement concerné ”.
Tout ceci n’est pas vraiment nouveau pour les Limousins, pourtant Le Populaire signale
que les scientifiques chargés du dossier radon en Limousin ont été
déçus “ par une certaine indifférence de la population ”.
A vrai dire à la place de ces gens je me demanderais si je n’arrive pas un peu tard avec ce “ scoop ”. Il y a un moment déjà que la population sait que le radon est un problème de santé, et qu’elle a fini de croire COGEMA dont le crédo d’exploitant minier disait “ le radon est naturel donc pas dangereux !! ” Oui, l’arsenic aussi, n’empêche que dans le Poitou voisin, une dame appelée Marie Besnard a été soupçonnée d’avoir empoisonné des gens avec un élément chimique “ naturel ” !
A la veille de la mise en place par le Préfet de Région du Limousin, d’une CLIS « Commission Locale d’Information et de suivi » en Creuse, à Guéret, qui doit se pencher sur la réhabilitation des sites miniers creusois (au nombre de 20), exploités par des opérateurs privés tels que TCM, MOKTA… dont COGEMA avait repris les concessions, sites restés en l’état depuis 20 ans, il convient de remettre l’ouvrage sur le métier, et de témoigner de deux ou trois choses concernant le radon du Limousin. Revenons donc sur quelques aspects de la mobilisation antinucléaire datant des années 70, pour rappeler qu’elle a existé, je dirais en temps voulu, et que nous ne l’oublierons pas, car la vérité était bien de son côté. Honte à ceux qui ont voulu la ridiculiser pour sauvegarder l’exploitation minière tant qu’elle fut “ rentable ”, et au prix de la santé de la population.
LE CONTEXTE
En juin 1975, le n°693 de Science & Vie, annonce en couverture “ UN 1er BILAN : EFFETS DES RADIATIONS SUR LE VIVANT “.
Sur fond de centrale atomique un bras armé d’une épée dont la lame
scindée en trois flèches alpha, bêta, et gamma, prend pour cible un
corps humain, dont les organes exposés par irradiation ou contamination
sont visibles. L’article de 12 pages est rédigé par Georges Pétavy,
biologiste du “ Groupe d’Orsay ”.
Rétrospectivement ces douze
pages destinées au grand public sont une mise en garde qui n’a pas été
prise en considération. Pourtant les voies de contamination et
d’irradiation du vivant et les effets sur le corps humain étaient
suffisamment connus et graves, pour renoncer au lancement du programme
électronucléaire, sans état d’âme !
Cet article cite J.W. Gofman et
A.R. Tamplin et la polémique déclenchée en 1969 par leurs estimations
des effets d’une irradiation industrielle correspondant à un supplément
de dose de 170 millirem/an [1,7 millisievert] soit annuellement pour la
population des États-Unis :
– 32 000 morts supplémentaires par leucémies et cancers divers (évaluation optimiste émise en 1969 et en 1970) ;
- 104 000 morts supplémentaires pour les mêmes causes (évaluation pessimiste publiée en 1971)
[Dans le livre Les Barons de l’Atome (Peter
Pringle et James Spigelman, traduction française éd. Seuil 1982), à
propos de cette estimation est rappelée une discussion entre Gofman et
son supérieur hiérarchique :
“ Jack, me dit-il, je vous
reconnais absolument le droit, et même le devoir, de calculer qu’une
certaine quantité de radiations causera 32 000 cancers terminaux
supplémentaires chaque année. “ Puis il ajouta, à ma plus grande
déception : “Qu’est-ce qui vous fait penser que ces 32 000 morts n’en
valent pas la peine ?” J’en suis réduit à supposer qu’il pensait aux
bénéfices espérés par la communauté nucléaire (…). Parfait exemple de
technologie déshumanisée.
“ Mike, répondis-je, la raison
est toute simple. Si je me surprends à penser que quelque chose peut
valoir 32 000 cancers par an, je prendrai mon diplôme médical sous le
bras et j’irai le porter au doyen de l’école de médecine où j’ai fait
mes études en lui disant : Je ne le mérite pas” .]
Georges Pétavy annonçait dès 1975 un “ pari sur la santé publique. Les premières victimes seront, bien sûr le personnel des installations nucléaires et leur descendance, ainsi que, dans l’ensemble de la population, les enfants, particulièrement sensibles aux contaminations internes (…) ”. Il parle de l’induction de leucémies et cancers : réactions naturelles de défense amoindries contre les cellules malignes (ce qui est le fait des rayonnements ionisants), et de l’induction de mutations génétiques, citant Müller en 1928, qui découvrit l’effet génétique du rayonnement X (et donc des gamma) en irradiant des mouches du vinaigre. Un encadré “ Mines d’uranium : le Radon y provoque des cancers du poumon ” et de rappeler des statistiques effectuées sur les mineurs de Bohême, de 1895 à 1912 et de 1929 à 1938, montrant que l’incidence des cancers du poumon était de 30 à 50 fois supérieure à celle observée dans la population de Vienne. (…) les conditions d’aération qui permettent une évacuation plus rapide des émanations de radon, ont permis de diminuer le taux d’incidence des cancers pulmonaires chez ces travailleurs, qui demeure toutefois 5 fois supérieure à la normale dans les mines d’uranium américaines ”.
FLASH-BACK SUR QUELQUES ASPECTS DE LA LUTTE
ANTINUCLÉAIRE EN LIMOUSIN
En 1975 l’extraction de l’uranium bat son plein en Limousin. L’industrie minière dope l’économie de la Haute-Vienne, pourtant il y a quelques ombres au tableau. L’extraction du minerai pollue les ruisseaux… la poussière se répand partout, des mineurs sont malades… La contestation enfin se manifeste ! Nous l’évoquerons très succinctement, avec à l’appui pour l’illustrer le cas d’une école maternelle à Bessines s/Gartempe, siège de la Division Minière de la Crouzille. L’exemple de la maternelle de Bessines en aura été l’illustration première, d’autres suivront, Limoges, Compreignac, Pontarion…
Acte I: la mobilisation des associations 1979-1992
Il y a 30 ans,
l’APMA (Association de Protection des Monts d’Ambazac), distribuait un
tract consécutif au déversement de déchets radioactifs en provenance de l’Usine du Bouchet - en région parisienne- dans la mine à ciel ouvert du Brugeaud (Bessines), fosse en cours de remplissage avec les déchets de la SIMO (Usine
de concentration du minerai d’Uranium -le yellow cake). Ce tract
rendait compte de l’expertise faite en octobre – novembre 1978, suite à
une plainte déposée par l’APMA contre la COGEMA, à savoir que : “ La
production de RADON qui résulte des teneurs en Radium, est très
inquiétante : 6,5 Curies par jour. La quantité globale d’Uranium stockée
dans ces déchets est d’environ 3,2 tonnes. ” [6,5 Ci/jour soit 240
milliards de becquerels par jour].
– L’APMA annonçait son intention
de poursuivre son action en justice. Plainte rejetée, par ordonnance de
non-lieu du 15/6/83 et ses conclusions – portées à la connaissance de
l’APMA en 1991, fortuitement, lors de l’inventaire des déchets stockés
sur la Division Minière de la Crouzille – ses conclusions insistaient
sur le fait que les 50 curies de Radium, et les résidus issus du
traitement de minerais riches (0,6%, à 20% U) en provenance du Bouchet,
ne représentaient que peu de choses par rapport à ce qu’il “ y a déjà ”.
Naturellement ces transports de résidus avaient commencé fin 73, et se
sont terminés en 78.
La mobilisation des associations allait battre son plein en 1979 (car trop de radium dans l’eau de Limoges). Une enquête de “ 50 Millions de Consommateurs” sur les mines d’uranium et leurs eaux d’exhaure contaminant les réserves d’eau potable de la ville, était relayée par Libération.
L’émotion gagne la population ! Il y a de quoi : la teneur en Radium
226 dans l’eau potable de la ville de Limoges est égale à trois fois la
recommandation de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) soit 10
picocuries par litre, teneur “ ramenée ” à 0,37 Bq/litre, chiffre moins
traumatisant bien qu’il traduise exactement la teneur en picocuries
mesurée, la magie du changement d’unité de mesure !
– Un livret de 10 pages sur les
Mines d’uranium en Limousin, édité par le CLAN, (Collectif Limousin pour
une Alternative au Nucléaire) fut distribué en Limousin. Rédigé avec
l’aide de Michel Genestout (embauché par la Direction Régionale à
l’Architecture et à l’Environnement du Limousin et chargé des eaux de
Limoges, il sera révoqué deux jours après son entrée en fonction sur la
demande du Chef de la Division Minière, Monsieur Avril, auprès de
Monsieur Petin Directeur DRAE). “ Le trop grand succès de Michel
Genestout auprès des associations ” fut l’argument utilisé pour
justifier cette répression.
Les Associations n’en restèrent pas là puisque ces militants organisèrent dans la foulée le PREMIER RASSEMBLEMENT EUROPÉEN SUR L’URANIUM à Bessines du 4 au 6 juillet 1980, animé par Michel Genestout. Les participants sont venus des Pays-Bas, de Finlande, du Groenland, du Danemark, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Suède, d’Espagne, d’Allemagne de l’Ouest, et de France : Savoie, Haute-Loire, Aveyron, Deux-Sèvres, Puy de Dôme, Loire-Atlantique, Ile de France, Haute-Vienne.
ACTE II: 1991, l’école maternelle Gérard Philipe à Bessines, un
cas d’école !
Cette fois l’association qui
monte au créneau est la CRII-RAD Marche-Limousin, présidée par Martine
Deguillaume, en compagnie de l’Association de Protection du Pays de
St-Pardoux d’Anna Elsink, et Thierry Lamireau, les Amis du Limousin Vert
de Christian Pénicaud, l’Association de Défense du Pays Arédien de
Bernadette Prieur, et le secours sur le terrain d’une habitante de
Bessines, Jeannette Gorbi dont le courageux soutien ne faiblira pas. Le
cas de la maternelle de Bessines conduira le Préfet, J. P. Proust à
mettre en place une CLI (Commission Locale d’Information) le 7 janvier
1992.
La pollution de la maternelle
étant due au radon le tract édité par le CLAN en1979, qui mériterait une
nouvelle édition, sera cité brièvement pour l’affaire qui nous occupe.
On retiendra :
“(…) le radon est un gaz dangereux. Accumulé en “ quantité suffisante ” dans les poumons il provoque chez l’homme le cancer du poumon. Nous n’avons connaissance d’aucun dosage de teneur en radon dans l’atmosphère du Limousin (…) ”
Voilà c’est dit, le radon est dangereux ! Merci à eux, car s’il avait fallu attendre que l’info soit faite par les responsables – ceux que l’on dit crédibles, qui sont dans les bureaux de la DRIRE, de la DDASS… Ou dans les Conseils des municipalités, des départements et régions, – nous serions peut-être bien morts idiots !
Or, comme indiqué précédemment c’est le 7 octobre 2009, que la manchette du Populaire du Centre annonce
la couleur “ le radon nuit gravement à votre santé ”. Il était temps,
car il faut bien dire que cette vérité là fut menée à mal pendant les 30
ans qui se sont écoulés depuis la plainte de l’APMA.
L’OMS donc, recommande de
diviser par 10 le seuil admissible de radon dans les habitations : le
Limousin est particulièrement concerné (selon Le Populaire) Sur
ce sujet qui a fâché tant de responsables, élus, Préfets,
Administrations : DDASS – DRIRE, et contrarié tant d’industriels, à
commencer par COGEMA, jusqu’aux offices de tourisme, la lumière se fait
enfin ! Oui le radon est dangereux, les antinucléaires avaient raison.
D’abord prenons la température des opinions qui se sont exprimées lors de la double expertise ALGADE*/CRII-RAD sur la Division Minière de la Crouzille, conclusions remises en 1994.
a) Le dit des autorités:
Le radon a été l’occasion de
vilipender les opposants à l’exploitation minière, suspectés d’alarmer
la population sans raison, alors que les informations officielles
délivraient un tranquillisant dont le credo n’a guère varié d’un Préfet à
l’autre, d’un Chef de la Division Minière au suivant : Cette
radioactivité est naturelle donc sans danger pour la population ! Et
puis nous respectons les limites imposées par la réglementation
française.
b) le dit de l’expert:
En novembre 1994, la société ALGADE concluant son expertise, menée en parallèle avec celle de la CRII-RAD, déclare :
“ les niveaux de radioactivité
qui ont été mesurés ponctuellement sur les vecteurs air et eau dans
l’environnement des sites COGEMA en Limousin, ne remettent pas en cause
l’appréciation de la situation telle qu’elle est traduite par les
réseaux de contrôle réglementaires depuis plus de 10 ans, et qui
permettent de la qualifier de normale et conforme à la réglementation
française en vigueur, c’est-à-dire sans impact sanitaire.
a+b) La synthèse autorité + expert:
Si la Société ALGADE est si sûre
d’elle, la DRIRE, chargée de rédiger la synthèse de la double expertise
CRII-RAD / ALGADE, se fera donc un devoir de retenir les seules
conclusions de la filiale COGEMA, retenant l’affirmation : “ la
situation (…) la qualifier de normale (…) c’est-à-dire sans impact
sanitaire ”.
c) Le dit de l’exploitant:
En se reportant au courrier du
11 juin 1991 émanant de P.F. MOUREAU Chef de Division, et adressé à la
CRII-RAD, concernant le site de l’Usine SIMO – soit plusieurs lieux de
stockage de résidus – on constate que la formulation de COGEMA est
quelque peu différente de celle d’ALGADE :
L’ensemble des installations
fonctionne normalement, la surveillance de l’environnement est assurée
et montre que l’impact des différents stockages sur la population est
conforme aux prescriptions. [C’est moi qui souligne].
d) Le dit du Préfet:
Heureusement pour le moral de la
population, le 21 juin 1991, le Préfet de Région, Henri ROUANET, dans
un communiqué, précise : “ dans un article d’un quotidien régional du 21
juin 1991, un certain nombre d’affirmations concernant les déchets du
site SIMO ont été avancées et sont susceptibles de soulever
des inquiétudes illégitimes auprès de la population.”
L’activité du radium sur le site (8681 grammes) soit 320 000 milliards de becquerels, ne pose pas de problème pour le Préfet:
“ il convient de souligner que
cette radioactivité est naturelle et ne présente aucun danger pour la
population. Le contrôle des rejets liquides et une surveillance
atmosphérique de l’environnement du site sont strictement organisés,
conformément à la loi, depuis de nombreuses années. ”
Notons qu’ALGADE signale en 1994
que les contrôles auraient plus de 10 ans -voir ci-dessus en (b), ce
qui en 1991 les ferait remonter à plus de 7 ans, “ de nombreuses années ”
pour le préfet !
e) Le feuilleton de la maternelle de Bessines, en 1992:
La Directrice de l’Ecole,
alertée par la CRII-RAD Marche-Limousin, questionne la Mairie
responsable du bâtiment sur le taux de radon, si toutefois l’école est
concernée, auquel cas les élèves et les institutrices seraient exposés.
L’école est située en surplomb de la N20, empruntée par les camions de
boues de résidus detraitement du minerai, qui sont déversés dans la Mine à Ciel Ouvert (MCO) de Bellezanne,
tous les jours ouvrables c’est une noria de camions qui passe, tout en
laissant tomber des boues sur les trottoirs et la chaussée, certaines
maisons sont même arrosées par ces boues qui deviennent poussiéreuses
par temps sec.
Au moment où nous appelons
l’attention de la Directrice, un seul dosimètre de site sur la rue qui
monte à la maternelle, avant ses bâtiments, et sur le trottoir d’en face
quelques mètres avant l’Ecole… C’est le Centre de Radioprotection des Mines,
CRPM, qui intervient, pendant les vacances de Toussaint, et communique
ses conclusions par courrier du 14 décembre 1992, à M. Desmoulins,
secrétaire de Mairie :
“(…) en lui transmettant les
mesures de radon effectuées après travaux, le 1er décembre. Les niveaux
mesurés, après mise en place de siphons sur les canalisations des
sanitaires sont compris entre 20 et 140 Bq/m3, avec en moyenne dans les
zones occupées par le personnel et les enfants, 90 Bq/m3.
Toutefois, nous avons pu
constater une concentration en radon de 420 Bq/m3 sur la grille
d’évacuation des eaux usées des sanitaires “ côté droit ”, ce qui montre
qu’il est nécessaire de maintenir ces siphons en eau (…). Le dosimètre
alpha de site, (…) installé le 12 décembre 1992 pour deux mois permettra
de vérifier l’évolution des concentrations (…) ”.
Ce courrier est signé Y.
VAUZELLE. Notons au passage que voilà une surveillance toute récente, le
bons sens aurait voulu que l’on se préoccupe de ce bâtiment dès sa mise
en service. Le bourg de Bessines surplombe la Gartempe sur sa rive
gauche, tandis que la mine à ciel ouvert MCO du Brugeaud, et la SIMO lui
font face, rive droite.
Mais mille péripéties vont venir
troubler la vie de cette école. Et l’expertise montrera que le CRPM
avait fourni des mesures très optimistes. Ainsi, à la rentrée de Pâques
1994, dans un article de La Montagne du 8 mars 1994, on apprend
que ALGADE fait des mesures supplémentaires, que la teneur en radon a
été divisée par 2 (moins de 500 Bq/m3 au lieu de 1000) grâce à “
l’installation la semaine dernière d’un dispositif de ventilation
(…). Mais quel qu’en soit le prix, l’opération sera réalisée, si elle
s’avère nécessaire (pose de drains sous la chape) car “seule importe la
santé des enfants” a souligné, hier, le maire de Bessines, Bernard
Brouille ”…
On se dira : tout de même plus
de deux ans pour quelques siphons et une ventilation ? Mais heureusement
la bonne nouvelle c’est que le même article signale que les Autrichiens
se soignent… au radon. À doses homéopathiques peut-être ?
Précisions: Le Conseil Départemental d’Hygiène,
en sa séance du 4 Mars 1994 reflète bien l’état d’esprit des élus, que
je me permets de citer “Monsieur Brouille – Maire de Bessines – informe
les membres du vœu du Conseil Municipal de Bessines. Ce dernier souhaite
qu’une étude comparative soit réalisée dans la région Limousin pour
savoir si d’autres écoles ou d’autres habitations connaissent le même
problème. Si les résultats font apparaître que la région de Bessines est
seule concernée du fait de la présence des mines d’uranium, il sera
demandé à la COGEMA de partir. En ce qui le concerne, il pense que le
problème du radon existe ailleurs qu’à Bessines. Il souhaite toutefois
que le vœu du conseil municipal soit repris par le Conseil Départemental
d’Hygiène dans un souci d’apaisement. ”
Et 4 paragraphes plus loin:
“ Monsieur Brouille informe les membres qu’un comité de suivi est
constitué depuis lundi avec des parents d’élèves, des élus et des
représentants de la Sté Algade. Des appareils de mesure ont été posés
chez des élèves et les mesures révèlent des taux de radon pour beaucoup
supérieurs à ceux trouvés à l’école (jusqu’à 5000 Bq/m3) ”.
Bessines-la-Jolie, et ses cures de radon 365 jours par an, à plein temps !
Enfin, en 1998, Les Cahiers de COGEMA du mois de février, sur le réaménagement des sites miniers, sous le titre Recherches et Expertises pour Garantir la Pérennité,
je note une étude initiée en 1995-1997, dont je n’ai point le résultat,
intitulée “ La diffusion du radon dans les sols et la discrimination du
radon naturel et du radon d’origine industrielle ” dans le cadre d’un
PIC (Programme d’Intérêt Commun) avec l’IPSN. Tout un programme ! Et en
plus je parie qu’on va s’apercevoir que le radon naturel est responsable
de tout, parce que l’autre…
Voir plus haut le vœu du Conseil Municipal de Bessines, dont on sait qu’il n’a pas été suivi du départ de COGEMA. CQFD.
Et aujourd’hui:
Tout ça pour vous dire que désormais les Limousins sont pris en charge par LIMAIR et PEARL, société créée à Limoges en 2005 dans le berceau de la Fac de Sciences. La ravissante jeune fille qui traque le radon sur le plateau de Millevaches déclare “ Nous avons été un peu déçus au début par une certaine indifférence de la population lors de la douzaine de réunion d’informations que nous avons tenues ”. Qui l’eut cru !!!
Michèle GRANIER,
CLADE,
6, rue Porte Panet 87000 Limoges.
Extrait du bulletin n° 119 du Comité Stop Nogent-sur-Seine.
* A propos d’ALGADE, témoignage de Roger Belbéoch invité par le conseil municipal de Bessines afin d’analyser les 4 projets COGEMA sur Bessines (site de stockage d’uranium appauvri, laboratoires pour le conditionnement de nitrates de thorium, le traitement de produits uranifères contenant du mercure, l’enrichissement d’uranium) : « Parmi les présents, le responsable d’ALGADE, filiale de COGEMA chargé des mesures de radioactivité. Au cours de mon exposé je parle des dangers du radon et le responsable ALGADE réagit violemment et déclare “ Le radon est un gaz neutre et est donc sans danger ”. »
Pour en savoir plus sur cette période:
– le film de Thierry Lamireau, “ Uranium en Limousin ”.
- Le Limousin radioactif, Sciences et Vie n°899, août 1992.
– Gazette Nucléaire 117/118, août 1992 : Recours en annulation à
l’encontre de la SIMO déposé par la FLEPNA, 19 novembre 1991 ; droit de
réponse au Figaro de Martine Deguillaume 13 janvier 1992 ; texte de
Christian Pénicaud.
« URANIUM EN LIMOUSIN »
Disponibilité en DVD du film documentaire
de
Thierry LAMIREAU
Ce film retrace l’histoire de
l’exploitation minière de l’uranium en LIMOUSIN, depuis l’après-guerre
jusqu’aux stockages de déchets radioactifs tels que l’uranium
« appauvri ».
50 millions de tonnes de
« résidus de traitement », 200 kilomètres de galeries et des millions de
« stériles » ne peuvent laisser l’environnement indemne.
Ces déchets contiennent plus de
80% de la radioactivité initiale du minerai et rendent cette
radioactivité susceptible de dispersion contrairement à la gangue
minérale initiale.
L’infiltration des eaux entraîne les radioéléments dont certains sont classés parmi les plus radiotoxiques.
Les vents dispersent le gaz radioactif RADON et soumettent les populations environnantes aux doses radioactives.
C’est remettre aux générations
futures la responsabilité de la gestion de ces sites dont la
radioactivité restera augmentée pour des millions d’années. »
Le film (copyright
1995) a reçu de très nombreux prix internationaux et nationaux. Il a
été diffusé une fois sur PLANETE CABLE en 1995 et a ensuite été censuré
sous pression du Ministère de l’Industrie (sous DSK !) et des services
du Premier Ministre de l’époque. Il est sur internet en basse
résolution.
Si des gens sont intéressés, je
peux leur fournir un exemplaire DVD avec jaquette couleur au prix de 25
euros (port compris). J’en suis l’auteur unique et depuis 2001
j’enchaîne de graves pathologies à cause de mes multiples irradiations
sur les sites nucléaires.
L’adresse pour le DVD:
LAMIREAU Thierry
12, chemin du Panorama 74960 CRAN GEVRIER
Pour rappel, parce que j’avais écrit un article sur les mines d’uranium, en 2009 avait eu lieu la fameuse émission « Pièces à conviction » (FRANCE 3 Elise LUCET) sur les mines d’uranium qui avait fait tant de bruit. Je participais d’ailleurs à l’émission.
« URANIUM EN LIMOUSIN »
NOTA:
Si vous copiez ces images, merci d’indiquer
copyright: Thierry LAMIREAU
Un fût d’uranium « appauvri » dans des boues radioactives
sur le site de JOUAC (Nord Haute-Vienne).
Ancienne mine d’uranium de BELLEZANE
remplie de boues hautement radioactives et chimiques.
(Près de BESSINES/Haute-Vienne).
M.René FRUGIER, ancien mineur.
Très ancienne mine d’uranium sur le site de MARGNAC.
Lieu où de très nombreux déchets radioactifs
extérieurs à la région LIMOUSIN ont été enfouis.
De très nombreux sites sont laissés à l’abandon
avec des pollutions majeures des eaux, des sols et de l’air.
(Site de MARGNAC/Haute-Vienne).
Travail des mineurs dans les mines d’uranium.
Boues radioactives à BESSINES sur le site du BRUGEAUD…
Au-dessus de la rivière GARTEMPE…
polluée par les produits chimiques et radioactifs.
Détail des boues radioactives
au-dessus de la rivière GARTEMPE à BESSINES.
Fonctionnement du processus d’évacuation de la radioactivité
dans les sols.
Sur cette grille, le compteur GEIGER indiquait:
60000 impulsions par minute…
alors que le maximum tolérable des normes internationales est de…
10 impulsions par minute !
Site nucléaire de BESSINES en pleine exploitation avant sa destruction.
Sur ce lieu était traité le minerai d’uranium
pour en sortir le « yellow cake » à destination de l’enrichissement
avant intégration dans les centrales nucléaires.
Site nucléaire de BESSINES.
Exploitation du minerai d’uranium près de BESSINES
On voit, au loin, le gaz radioactif RADON qui sort d’un aérateur.
Site nucléaire de BESSINES.
Site nucléaire de BESSINES.
Site nucléaire de BESSINES:
Le minerai est déposé en tas pour un tri.
La voie ferrée est là pour recevoir l’arrivée de déchets radioactifs
provenant d’autres régions françaises et de l’étranger.
Dosimètre de site placé par COGEMA/AREVA/ALGADE.
Dosimètres toujours placés là où la radioactivité est moins importante…
pour dire que tout va bien et que l’industrie ne pollue pas !
Aérateur évacuant le gaz radioactif RADON
près de maisons habitées ou expropriées.
Rivière VINCOU déviée pour favoriser l’exploitation de l’uranium.
Près des mines d’uranium de MARGNAC
sur la commune de COMPREIGNAC (Haute-Vienne).
Puits de MARGNAC et canaux radioactifs
de déviation des cours d’eau avec traitements chimiques.
Traitement chimique des eaux près des mines d’uranium.
Lieu: MARGNAC. Traitement au Baryum.
Déviation des écoulements des eaux
et traitement chimique car…trop radioactives !
Ecoulement des eaux polluées près du puits de MARGNAC.
Ecoulement des eaux dans des bassins de décantation.
Les eaux sont très polluées par les composés chimiques et radioactifs.
Lieu: Mines de MARGNAC.
Déchets et fûts radioactifs jetés dans une ancienne mine à MARGNAC.
Déchets et fûts concassés ou pas: tout est très radioactif…
et laissé dans la nature sans aucune protection.
Lieu: ancienne mine de MARGNAC.
Conduites de traitement des eaux près du site de déchets radioactifs de LAVAUGRASSE.
Près de l’usine nucléaire de BESSINES (Haute-Vienne)
Usine nucléaire de BESSINES.
Traitement chimique des produits radioactifs.
Fûts radioactifs jetés dans des boues radioactives.
Lieu: Mine de JOUAC (Nord Haute-Vienne).
Bassins de dépôts de boues radioactives et chimiques.
Lieu: Mines de JOUAC.
Les eaux, sols, champs, cultures et animaux sont continuellement
contaminés par ces pollutions majeures de l’environnement.
Camion partant de l’usine SIMO/COGEMA/AREVA
du site nucléaire de BESSINES pour aller jeter les boues radioactives
dans l’ancienne mine de BELLEZANE.
Camion rempli de boues radioactives
passant, sans protection, dans les rues de BESSINES.
Une contamination majeure s’est produite dans toutes les habitations
et dans les jardins.
Entrée de la mine de BELLEZANE (BESSINES)
Les camions déversent les boues radioactives dans la mine de BELLEZANE.
La mine de BELLEZANE remplie de déchets radioactifs.
Une pollution majeure des eaux, des sols et de l’air…
pour des millions d’années.
Boues radioactives dans les mines de JOUAC.
Une pollution majeure des eaux, des sols et de l’air.
Vue très rapprochée des boues radioactives…
J’étais dans les boues: compteur GEIGER bloqué !
Mines d’uranium de JOUAC.
Lixiviation in situ avec de l’acide pour récupérer les jus contenant
encore de l’uranium.
Boues radioactives et chimiques à l’air libre: JOUAC.
Détail de boues radioactives à JOUAC.
Compteur GEIGER bloqué, irradiation MAXIMALE.
Détail très rapproché des boues radioactives.
Irradiation très forte.
Le compteur GEIGER compte les chocs radioactifs et ne s’arrête plus !…
DANGER maximum pour ma santé !
Fûts radioactifs laissés à l’abandon dans la nature
près des mines d’uranium de MARGNAC…
et près de chemins de randonnée.
Fûts concassés radioactifs laissés à l’abandon.
Anciennes mines d’uranium de MARGNAC.
Fûts radioactifs sur le site nucléaire de BESSINES.
Fûts provenant du site canadien « CIGAR LAKE ».
Photo prise clandestinement:
Irradiation personnelle puis irradiation supplémentaire
sur le site nucléaire de BESSINES
pour ne pas se faire arrêter par les vigiles et la gendarmerie.
Site nucléaire de BESSINES.
Au loin: fûts radioactifs d’uranium « appauvri ».
Fûts rouillés radioactifs d’uranium « appauvri »
provenant de l’ancien site nucléaire du BOUCHET (région parisienne).
Lieu de la photo: Site nucléaire de BESSINES.
Prise de risque personnelle très importante.
Irradiation MAXIMALE.
L’on pourrait croire que ce lieu est bucolique.
Non, c’est une ancienne mine d’uranium !…
Là où l’on a vu les photos précédentes sur le site de MARGNAC.
En bas, c’est désormais un chemin de randonnée !
Au-dessus à droite, ce sont les « stériles miniers »…
Désormais recouverts par les feuillages à l’automne.
Et pourtant, de ces « stériles », sortent encore 75%
de la radioactivité initiale.
Lieu: Anciennes mines de MARGNAC
(Commune de COMPREIGNAC/Haute-Vienne)
Le village de COMPREIGNAC.
Bourré de radioactivité à cause des mines d’uranium…
à cause du gaz radioactif RADON.
J’ai habité 10 ans au-dessus de la mairie.
Dans l’appartement, il y avait 1200 Bq/m3 !
Ma plainte de l’époque contre la mairie…
avait été classée sans suite !
COMMENTAIRE:
Vous l’aurez compris, pour faire ce film, pour prendre des milliers de photos,
pour faire plaisir à des journalistes qui voulaient des scoops, pour me faire « exploiter » par des « écologistes » en col blanc (élus du Conseil Général ou du Conseil Régional), je me suis irradié pendant 25 années d’actions militantes.
Ces photos sont UNIQUES et EXCLUSIVES !
J’ai réalisé seul ce film parce qu’une équipe de FRANCE2 « Envoyé Spécial », dirigée par la journaliste Isabelle STAES, n’avait pas eu le courage de passer outre les pressions exercées en 1992 par le Ministère de l’Industrie et les services du Premier Ministre de l’époque.
Désormais, depuis 2001, j’enchaîne de graves pathologies à cause d’irradiations multiples et répétées.
Je dénonçais les dangers de la radioactivité et…je ne me protégeais pas !
Comme si, inconsciemment, je croyais être « protégé » par mon action de « lanceur d’alerte »!
Je regrette toutes ces actions car depuis, rien n’a changé !
J’y ai donc laissé ma santé, une femme (divorce) et j’ai perdu tant de moments avec mes deux filles…
Donc, pour toutes ces raisons, merci de ne pas oublier de noter
mon nom si vous utilisez ces quelques photos.
Voir ici le film URANIUM EN LIMOUSIN:
https://www.youtube.com/watch?v=3ChXzVv1lmk&feature=youtu.be
Ici un reportage de FRANCE 3 LIMOUSIN:
http://www.ina.fr/video/LM00001313536/dossier-la-memoire-est-au-fond-de-la-mine-video.html
là un reportage de FRANCE 3 nationale:
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