Ce dont personne ne parle:
les horreurs qu’entrainerait une frappe sur l’Iran.
Par emcee le mercredi 7 mars 2012, 21:4
Voici un billet de Marsha B. Cohen, publié par Alternet et qui fait froid dans le dos.
Personne ne semble se soucier des conséquences d’une frappe US ou israélienne sur l’Iran, comme l’émission de produits radioactifs au Moyen-Orient.Une blague à l’humour grinçant circulait fin 2002, début 2003, dans la période qui a précédé l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis. La version dont je me souviens donnait à peu près ça:
Le président George W. Bush et le vice-président Dick Cheney entrent dans un bar au Texas. Autour de quelques bières, ils projettent l’invasion de l’Iraq, le renversement de Saddam Hussein et la mainmise sur les immenses réserves pétrolières irakiennes. La grande question qui se pose, toutefois, c’est quelle serait la réaction des Américains s’ils déclenchaient une nouvelle guerre alors qu’on ne savait pas du tout comment allait tourner celle qui avait lieu en Afghanistan.
Ils décident donc de réaliser un sondage d’opinion impromptu et font venir à leur table un gars typiquement américain.
Que penseriez-vous de nous si nous envahissions l’Irak pour nous emparer de leurs champs de pétrole, sachant que 30000 Irakiens et un réparateur de vélos américain seraient tués dans l’action? », demande Bush. Le type fronce des sourcils, réfléchit un bon moment, l’air perplexe. Et finalement, il répond : « pourquoi un réparateur de vélos américain doit-il mourir? ».
Cheney tape sur la table et sourit à Bush, d’un air triomphal. “Je te l’avais bien dit que tout le monde s’en tamponnerait des 30000 Irakiens!”
Dix ans plus tard, tout le monde, semble-t-il, s’en tamponne aussi des pertes en vies humaines en Iran.
L’héritage laissé par les Etats-Unis en Irak
Comme
nous le savons maintenant, il y a eu bien plus de 30.000 Irakiens et un
Américain qui ont trouvé la mort depuis l’invasion de l’Irak par les
Etats-Unis le 19 mars 2003.
Le
nombre connu de civils irakiens morts à la suite des violences depuis le
déclenchement de la « Seconde Guerre en Iraq » est actuellement estimé à
105/115.000, selon le chiffre donné sur le site: Iraq Body Count database et constamment remis à jour. Qui précise également que, selon les « war logs » de WikiLeaks
sur la guerre en Irak, ce chiffre peut être de 13.750 de plus. Les
chiffres officiels du Département de la Défense depuis la mi-décembre,
réunis par Margaret Griffis sur le site Antiwar.com, révèlent que 4484
membres de l’armée US et 1487 employés des sociétés militaires privées
sous-traitées par l’armée US ont péri depuis le début de la guerre,
ainsi que 319 soldats de la “Coalition”, 348 journalistes et 448
universitaires.
Les
estimations concernant les blessés USAméricains oscillent entre 33.000,
chiffre officiel, et plus de 100.000. Les médecins constatent
actuellement une recrudescence de cancers et de malformations à la
naissance qu’ils attribuent à l’uranium appauvri contenu dans les bombes
et les obus utilisés par les forces US et britanniques au cours de la
guerre en Irak de 1991 et de l’invasion en 2003.
On estime à 300 tonnes la quantité d’uranium appauvri utilisée au cours de la Première Guerre du Golfe.
Abdulhaq Al-Ani, co-auteur de « Uranium in Iraq: The Poisonous Legacy of the Iraq Wars« ,
a effectué des recherches sur les incidences que pourraient avoir sur
la santé publique des armes à l’uranium appauvri sur la population
civile en Irak depuis 1991 et expliqué dans une interview sur Al-Jazeera
que les effets de l’uranium appauvri sur le corps humain ne commencent à
se faire sentir que 5/6 ans après l’exposition aux radiations.
Al-Ani signale une augmentation sensible du pourcentage de cancers en Irak en 1996-1997 et en 2008-2009.
Le
docteur Ahmad Hardan, qui a travaillé comme conseiller scientifique
spécial pour l’OMS, les Nations Unies et le Ministère de la Santé
irakien, a observé les effets de l’exposition à l’uranium appauvri sur
les adultes et les enfants, à savoir diverses formes de cancers et des
malformations graves à la naissance.
Il a déclaré à Lawrence Smallman (journaliste d’ Al-Jazeera , NDT):
« l’uranium appauvri est radioactif pendant 4,7 milliards d’années, ce qui signifie que des milliers et des milliers d’enfants irakiens vont souffrir au cours des dizaines de milliers d’années à venir ».
La
leucémie est devenue le troisième cancer le plus répandu dans tout
l’Irak, les enfants en-dessous de 15 ans étant plus particulièrement
vulnérables. “C’est ce que j’appelle du terrorisme » dit-il.
La
BBC explique que les bébés nés à Falloujah ont actuellement 13 fois plus
de malformations cardiaques congénitales que ceux qui sont nés en
Europe. En visite en Irak, le rédacteur en chef de World Affairs, John Simpson, a appris qu’on déconseille aux femmes qui habitent Fallujah d’avoir des enfants.
Le
docteur Daud Miraki a constaté que de plus en plus de bébés à l’est et
au sud-est de l’Afghanistan naissaient sans yeux ou sans bras ni jambes,
ou avaient des tumeurs à la bouche et aux yeux.
Le
Pentagone nie toute relation de cause à effet entre ces constats et
l’utilisation de l’uranium appauvri par l’armée, même si (ou peut-être
parce que) ces mêmes effets se retrouvent chez les vétérans qui
reviennent d’Irak et d’Afghanistan.
Néanmoins,
que ce soit la droite, la gauche ou le centre, les éventuelles
« conséquences” des frappes militaires (euphémisme pour « guerre »)
contre l’Iran ne sont évaluées quasiment exclusivement que par rapport
aux éventuelles répercussions qu’elles auraient pour Israël, les
Etats-Unis et l’Europe: une flambée des prix du pétrole qui porterait
gravement atteinte à l’économie mondiale – le Hezbollah qui lancerait
des missiles sur Israël depuis le Liban et commettrait des actes de
terrorisme contre des « objectifs occidentaux vulnérables » – plutôt que
les conséquences dramatiques qu’elles auraient pour l’Iran, ses voisins
et l’écosystème mondial.
Une exception à cela; un rapport de 114 pages intitulé « Etude sur une éventuelle offensive israélienne contre les installations nucléaires iraniennes » (“Study on a Possible Israeli Strike on Iran’s Nuclear Development Facilities »), publié en 2009 pour le Center for International and Strategic Studies.
Il consacre deux pages entières (90-91) à la catastrophe humaine et
environnementale qui découlerait d’une attaque contre la centrale
nucléaire iranienne de Bou-chehr:
« Toute frappe sur le réacteur nucléaire de Bou-chehr provoquera aussitôt la mort de milliers de personnes qui habitent sur le site ou alentours, et des milliers d’autres seront victimes de cancers, voire des centaines de milliers, selon la densité de la population de la zone contaminée ».
Les
auteurs préviennent également que le Bahreïn, le Qatar et les Etats
Arabes Unis seront énormément touchés par les radionucléides. (Les états
arabes du Golfe censés être si impatients qu’Israël mette un frein aux
ambitions régionales de l’Iran ont-ils conscience de cela?).
Le
Ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, qui affiche un sourire
satisfait, a calculé que les victimes d’une guerre contre l’Iran
pourraient se limiter à moins de 500 personnes.
« Il n’y aura pas 100.000, pas 10.000, pas 1.000 morts. Israël ne sera pas détruit » a déclaré Barak d’un ton rassurant lors d’une interview à la radio en novembre dernier et reprise par le Washington Post.
“Si tout le monde reste chez soi, il n’y aura pas 500 morts non plus » a-t-il ajouté.
Barak parle des Israéliens. Pour les Iraniens, qui fera le décompte des victimes? Qui s’en soucie?
Le coût humain d’une attaque contre l’Iran
Personne
ne parle des dégâts que causeraient des « frappes aériennes
chirurgicales » aux « installations nucléaires iraniennes suspectes »
avec des bombes “bunker-busters”
GBU-28, capables de pénétrer le béton et la terre grâce à l’uranium
appauvri, aux 74 millions d’Iraniens, dont près d’un quart sont des
enfants de moins de 14 ans et dont la moitié sont âgés de moins de 30
ans.
Personne
ne se soucie des émissions de produits radioactifs dans la biosphère de
l’Asie Centrale (puis de la terre entière): si l’uranium appauvri
contenu dans les bombes venait en contact avec les produits radioactifs
nucléaires présents sur les sites de recherche nucléaire visés – dont
presque tous fonctionnent sous le contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) – les risques de catastrophe seraient multipliés de façon exponentielle.
Le
chef des renseignements militaires israéliens, le général de brigade
Aviv Kochavi a récemment annoncé d’un ton grave à la Conférence des
va-t-en-guerre d’Herzliya que l’Iran possède 4 tonnes d’uranium
faiblement enrichi, ainsi que près de 100 kilos d’uranium enrichi à 20%.
Si
c’est le cas, est-ce réellement une bonne idée de faire jaillir des
particules radioactives qui vont se répandre dans l’atmosphère et dans
les eaux d’Asie Centrale et au-delà?
Rien
d’étonnant, donc, à ce que la Russie, la Chine et l’Inde – qui sont
toutes trois les plus proches géographiquement de l’Iran, et également
situées dans la direction où souffleraient en premier les vents chargés
de particules radioactives – soient les membres du Conseil de Sécurité
de l’ONU les plus opposés à une offensive contre l’Iran.
De
la même façon, personne ne s’interroge sur la pertinence qu’il y aurait à
larguer un nombre sans précédent de “bunker busters » de plus de 2000
kilos capables de pénétrer la terre jusqu’à 30 mètres de profondeur et
le béton jusqu’à 6 m au sein même d’une région déjà prédisposée aux
risques sismiques. Personne ne semble se soucier des dégâts irréparables
et irréversibles que cette action entrainerait sur des kilomètres de
côtes iraniennes: la Mer Caspienne au nord, la Mer d’Arabie au sud et le
Golfe Persique à l’ouest.
Et
que dire des dégâts permanents causés aux nappes d’eau souterraines
d’Asie Centrale, où l’eau est déjà une denrée rare? Si la fracturation
hydraulique (fracking) destinée à l’extraction de gaz de schistes peut
rendre l’eau potable aux Etats-Unis inflammable , imaginez ce que pourrait entraîner le pilonnage de certaines des réserves de gaz naturel les plus abondantes.
Les répercussions imprévisibles
Prédire
la totalité des dégâts qui pourraient être, et seraient à coup sûr,
infligés, à l’Iran et aux Iraniens est difficile, voire impossible.
Personne en dehors des hauts responsables de la Sécurité peut, ne
serait-ce que deviner, le nombre d’objectifs que viserait une offensive
israélienne et /ou US américaine (la BBC en suggère cinq, en plus de
Bou-chehr).
Et
d’autres paramètres entrent en ligne de compte, comme la quantité ou la
capacité des armes qui seraient employées, ou savoir si Israël envisage
d’utiliser des armes nucléaires et si les soi-disant « frappes
chirurgicales de haute précision » ont atteint ou raté leur cible, des
éléments qui auraient tous une incidence sur l’ampleur des « dommages
collatéraux » subis par les êtres humains, les infrastructures, les
maisons et les immeubles d’habitation, les écoles, les mosquées et les
sites classés au Patrimoine Mondial, tout cela à cause de l’obstination à
vouloir bombarder d’hypothétiques installations de recherche nucléaire
en Iran.
Une offensive contre des installations enterrées en profondeur se ferait, sans aucun doute, au moyen de bombes GBU
anti-bunker, capables de pénétrer des cibles enterrées grâce à
l’uranium appauvri qui la constitue. Le coût en vies humaines, en
risques à long terme pour la santé des populations, parmi lesquels les
malformations génétiques que connaitront les nouvelles générations de
bébés à cause des toxines et des produits radioactifs contenus dans les
bombes à uranium appauvri qui auront été larguées et les produits
nucléaires qui auront été répandus est également incalculable.
Cela vaut-il le coup de faire la guerre ?
Contrairement à ce que racontent les medias, il n’y a aucune preuve que l’Iran cherche actuellement à fabriquer une bombe atomique ou même envisage de le faire .
Mais, même si c’était le cas, une offensive israélienne et/ ou US
américaine ne ferait que reporter sa fabrication de quelques années et
peut-être même provoquer et accélérer la recherche de l’arme nucléaire
en tant que moyen de dissuasion.
Pour en revenir aux enquêtes d’opinion, dans un récent sondage réalisé par téléphone par le Pew Research Center,
le 8 février 2012, auprès d’un échantillon de 1500 adultes dans les 50
états US, la question posée était: « Dans quelles proportions, le cas
échéant, êtes-vous au courant de la polémique concernant le programme
nucléaire iranien?”
38% ont répondu: « très au courant »
39% « un peu »
23% « pas du tout ».
Mais
quand on leur a demandé s’il était plus important d’empêcher l’Iran de
se doter de l’arme nucléaire, même si cela impliquait de mener des
opérations militaires ou d’éviter un conflit militaire avec l’Iran, même
si cela voulait dire qu’ils se doteraient peut être de l’arme
nucléaire:
30%
ont répondu qu’ils choisissaient en priorité d’éviter le conflit
militaire, alors que 58% répondaient qu’une intervention militaire
pourrait être nécessaire (20% de plus que le pourcentage de ceux qui
avaient répondu qu’ils étaient « très au courant » de la polémique
concernant le programme nucléaire iranien).
Ce n’est pas un hasard: le même sondage de Pew
qui posait la même question à un échantillon de personnes différentes
entre le 30 sept. et le 4 oct. 2009 révèle que si seulement 41% d’entre
elles ont déclaré « être très au courant », 61% approuvaient une
intervention militaire – le même écart de 20%.
(Dans
le second sondage, il était également demandé aux personnes interrogées
si les Etats-Unis devaient soutenir ou s’opposer à une offensive
d’Israël contre l’Iran « pour faire cesser son programme nucléaire »:
39% ont répondu que les Etats-Unis devaient appuyer une intervention
militaire israélienne, 5% que les Etats-Unis devaient s’opposer à une
intervention militaire d’Israël, et un peu plus de la moitié – 51% – que
les Etats-Unis devaient « rester neutres »).
Mais qu’en aurait-il été si les questions avaient été formulées différemment?
Que se serait-il passé si le sondeur avait dit:
« Seriez vous d’accord ou pas d’accord si Israël ou les Etats-Unis retardaient les travaux de recherche nucléaire de l’Iran (pas forcément pour fabriquer l’arme nucléaire) de 3 à 5 ans au plus, en larguant des bombes fabriquées avec de l’uranium appauvri sur un pays de 74 millions d’habitants, dont un quart d’entre eux sont âgés de moins de 14 ans, si des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes risquent de mourir et que peut-être des millions d’autres risquent d’être affectées par des mutations génétiques qui provoqueront des malformations à la naissance et des cancers pour les générations futures »?
Et qu’auraient-ils répondu si la question suivante avait été:
« Si les bombes à l’uranium appauvri étaient incapables de pénétrer les installations iraniennes souterraines, où a lieu la soi-disant recherche nucléaire, dont la majorité est sous contrôle de l’AIEA, accepteriez-vous qu’Israël utilise des armes qui multiplieraient par cent le nombre de morts et de destructions et seraient à l’origine de ce que certains appelleraient un « holocauste’”?
Honnêtement,
je n’ai aucune idée de ce que seraient les pourcentages pour et contre à
ce genre de questions. Mais il est temps que les instituts de sondage
évaluent l’opinion publique en disant de façon plus directe quels sont
les véritables enjeux – les véritables conséquences – d’une offensive
contre l’Iran. Ils peuvent commencer par éliminer les termes aseptisés
d’ »intervention militaire » et de « frappes chirurgicales » en les
qualifiant de ce qu’elles sont réellement: des actes de guerre qui vont
entraîner la mort et la ruine de dizaines, voire de centaines, de
milliers d’Iraniens.
Des
Iraniens qui, comme les personnages du film “Une Séparation »,
récemment récompensé aux Oscar,
http://www.telerama.fr/cinema/films/une-separation,427576.php, aiment
leurs enfants et veulent ce qu’il y a de mieux pour eux, qui se font du
souci pour leurs parents vieillissants, qui luttent pour joindre les
deux bouts face à un taux de chômage élevé et à la pression économique.
Comme l’a déclaré Asghar Farhadi, le metteur en scène, lors de la remise de l‘oscar du meilleur film étranger
« A une période où les responsables politiques parlent de guerre, d’intimidation et d’agression, le nom de leur pays, l’Iran, est évoqué ici pour sa magnifique culture, une culture riche et ancienne qui a été enfouie sous l’épaisse poussière de la politique.
Cette épaisse poussière doit-elle être contaminée par des produits radioactifs toxiques dus à l’uranium appauvri et peut-être aux retombées radioactives?
La guerre contre l’Iran, ce n’est pas rien ».MARSHA B.COHEN
Marsha B. Cohen enseigne les Relations Internationales du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à l’école des Affaires Internationales et d’Affaires Publiques de Miami.
Note du site « des bassines et du zèle »:
Pas
grand chose à dire de plus à cela: je ne pouvais pas mieux dire,
d’ailleurs. Toutes les agressions menées ces dernières décennies
entraînent des bouleversements quasiment irréversibles et ruinent la
santé des populations pendant des générations.
Mais
qui se souvient de l’agent orange de Monsanto qui a fait des ravages au
Vietnam et en fait encore ? Monsanto est, lui, de plus en plus vivant
et toujours aussi nuisible.
« Et
30/40 ans après les épandages, l’agent orange continue de provoquer des
décès, des pathologies d’une extrême gravité, des malformations à la
naissance (handicaps physiques et mentaux, membres ou organes
surnuméraires ou déficitaires, lésions nerveuses irréversibles, etc.).
La Croix-Rouge vietnamienne estime le nombre des victimes à environ 1
million (voir ici: Au Vietnam, l’« agent orange » tue encore ) ».
D’autre
part, curieux, tout de même cet acharnement d’Israël à vouloir
bombarder les installations nucléaires des autres alors que son arsenal
nucléaire non déclaré peut détruire tout le Moyen-Orient.
Israël,
avec ses 300 ogives (présumées, puisqu’ils ne sont pas censés être
dotés d’armes nucléaires), qui n’a pas ratifié le Traité sur la
Non-Prolifération Nucléaire (TNP) – contrairement à l’Iran et à 189
Etats depuis 1970, et à l’instar de l’Inde et du Pakistan – et qui
continue de fabriquer chaque année un véritable arsenal de destruction
massive, veut garder l’exclusivité en matière de nucléaire militaire au
Moyen-Orient. On se demande pourquoi.
Et puis, on vient de l’apprendre:
Le
premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en visite aux
Etats-Unis, ces jours-ci, aurait demandé, d’après un haut-responsable
US, au Secrétaire de la Défense, Leon Panetta, d’accepter qu’ils vendent
à Israël des avions ravitailleurs et des bombes GBU-28 bunker-busters.
Ce
haut-responsable a déclaré que Barack Obama avait demandé à Panetta de
voir cette question directement avec son homologue de la Défense Ehud
Barak, ce qui indique que l’administration US est prête à donner une
suite favorable à cette demande dans les meilleurs délais.
Alors
que George Bush était président, les Etats-Unis avaient refusé de
vendre des avions ravitailleurs et des bombes GBU-28 à Israël, car les
US Américains estimaient qu’Israël les utiliserait alors pour aller
bombarder les installations nucléaires de l’Iran.
Lire le reste en anglais ici (publié sur Haaretz, le 6 mars 2012)
Ce n’est pas bon signe …
Et, puis, moi aussi, je vais y aller de mon sondage:
Pensez-vous que la population en Irak devrait être punie pendant des générations à venir pour des Armes de Destruction Massive inexistantes (ce qu’affirmaient les experts avant l’invasion)?
Pensez-vous que la population en Iran doit être punie pendant des générations à venir à cause de la simple présomption que l’Iran envisagerait de se doter d’un arsenal militaire pour l’instant inexistant (malgré les visites de l’AIEA)?
Pensez-vous qu’on puisse faire confiance aux Etats-Unis, qui sont les seuls à avoir largué la bombe atomique et, par deux fois, juste pour tester son efficacité sur des cibles vivantes?
Et, pensez-vous qu’on puisse faire confiance à Israël qui a bombardé en toute illégalité des populations innocentes – et, pour le cas de Gaza, emmurées?
Iran/nucléaire:
Les estimations d’Israël
et des USA se rapprochent
JERUSALEM – Les estimations des Etats-Unis et d’Israël sur la possibilité que l’Iran puisse se doter de l’arme nucléaire se rapprochent, a affirmé, jeudi 9 août 2012, le Ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, après la publication d’un rapport secret des renseignements américains.
Il semble qu’il y ait réellement un rapport des agences des renseignements américains, a dit le ministre israélien qui s’exprimait sur la radio publique israélienne à propos d’informations sur un rapport récemment présenté au président Barack Obama.
Selon ce rapport, publié en une jeudi 9 août 2012 par le quotidien local Haaretz, les Etats-Unis et Israël sont d’accord sur le fait que l’Iran a accompli des progrès significatifs alarmants dans son programme visant à le doter de l’arme nucléaire.
Les estimations des Américains sur la possibilité que l’Iran puisse disposer de la bombe atomique évoluent et se rapprochent des nôtres (…) elles rendent la question iranienne un peu plus urgente., a déclaré M. Barak.
Depuis de très longs mois, Israël et les Etats-Unis sont d’accord sur les risques que cette éventualité comporte et disent que toutes les options sont ouvertes, a-t-il ajouté en allusion à une intervention armée contre les sites nucléaires iraniens.
Israël, seule puissance nucléaire — officieuse — de la région, estime que son existence serait menacée si Téhéran disposait de la bombe atomique.
La possibilité que l’Iran devienne une puissance nucléaire se rapproche, et il faut empêcher ce danger, a encore dit M. Barak en estimant qu’un tel exemple pourrait faire tache d’huile et entraîner notamment l’Arabie saoudite et l’Egypte dans une course au nucléaire.
Interrogé sur les déclarations d’Ehud Barak, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney s’est refusé à tout commentaire sur des renseignements que le président pourrait ou non avoir reçus.
M. Carney, qui s’exprimait à bord de l’avion présidentiel Air Force One, a répété que Barack Obama tenait toujours à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique et menait les efforts internationaux pour imposer à l’Iran des sanctions économiques.
Début août 2012, le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que le renforcement des sanctions économiques contre Téhéran ainsi que les négociations internationales n’avaient pas fait reculer jusqu’ici le programme iranien d’un iota. Mais la Maison Blanche a ensuite insisté sur le fait que les sanctions prises contre l’Iran avaient un impact décisif.
L’Iran continue pour sa part de nier que son programme nucléaire a des visées militaires.
(©AFP / 09 août 2012 22h28)
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