L’uranium appauvri, le diabète, le cancer et vous
(Docteur Alan CANTWELL)
-samedi 24 février 2007-
Global Research, le 18 janvier 2007
Récemment, j’ai reçu un étrange courriel affirmant que l’uranium appauvri (UA) était la cause de la fulgurante intensification des diabètes dans le monde. En tant que médecin, je n’avais jamais entendu parler d’une telle hypothèse. Tout médecin sait qu’une irradiation peut causer un cancer, mais la relation entre l’UA et le diabète me semblait saugrenue. Néanmoins, j’ai pensé qu’il serait intéressant de jeter un oeil sur Internet.
Le site américain PubMed, financé par la Bibliothèque Nationale de Médecine, est le meilleur outil de recherche pour des informations médicales sur le Net. J’ai tapé les mots clés « uranium appauvri » et « diabètes », mais aucun article scientifique extrait de quelque revue médicale n’est apparu sur l’écran de mon ordinateur, ce qui m’a confirmé l’absence de toute connexion scientifique.
Même avec les mots « uranium appauvri » et « maladie humaine », juste 16 articles seulement étaient mentionnés sur le sujet, datés entre 1994 et 2005; et seulement la moitié de ces articles abordaient les problèmes de santé des soldats exposés à l’UA lors de la Guerre du Golfe.
Il y était rapporté que l’UA s’accumule dans les ganglions lymphatiques, le cerveau, les testicules et les autres organes, et que ses effets à court et à long terme étaient inconnus. Les malformations des nouveaux-nés étaient en nette expansion dans la progéniture des personnes exposées à l’UA, et les vétérans de la Guerre du Golfe qui en avaient inhalé excrétaient toujours, 10 ans plus tard, des quantités anormales d’uranium dans leurs urines.
Pourquoi y avait-il si peu d’articles sur l’UA et ses effets sur le corps humain ? Ayant abondamment écrit, depuis 20 ans, sur le SIDA et la désinformation entretenue sur cette épidémie fabriquée de toutes pièces par l’homme, cela ne me surprenait pas. Je suspectais fortement que la recherche des effets de l’UA sur la santé des vétérans de la Guerre du Golfe était « politiquement incorrecte ». Par ailleurs, une rapide recherche sur le Web avec Google – « effets secondaires » + « uranium appauvri » ["side effects" + "depleted uranium"] – me retournait 71 000 pages en anglais. En ajoutant « diabètes » ["diabetes"], j’obtenais 22 000 pages.
Je découvrais aussi que dans la presse, les articles évoquant les dangers de l’UA sur la santé étaient rares, voire inexistants. Dans un communiqué de janvier 2001, FAIR (1) accusait les médias de « couverture médiatique pauvre sur les armes à uranium appauvri ». Néanmoins, on peut trouver sur Internet beaucoup d’informations sur l’UA.
L’UA a d’abord été utilisé par les USA dans la première Guerre du Golfe en 1991, puis dans les Balkans, au Kosovo, à la fin des années 90, en 2000 dans la guerre contre l’Afghanistan, et en 2003 en Irak; les Israéliens l’ont utilisé aussi en 2006 dans leur guerre avec le Liban. Inutile de le dire, l’Administration et l’Armée américaines nient officiellement tout danger de l’UA pour la santé. Dans un article rassurant du New York Times du 9 janvier 2001, intitulé « Un document de 1999 met en garde contre l’uranium appauvri », Marlise Simons note que « tout en reconnaissant certains risques, le Pentagone comme l’OTAN, se référant à l’avis des experts, réfutent l’existence d’un quelconque lien entre la mort de vétérans malades et leur exposition à l’uranium appauvri. »
Les armes à l’uranium appauvri ont été développées par la Marine Américaine en 1968, et les États Unis les ont d’abord données à Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1973. Depuis lors, les USA ont testé et fabriqué des armes à l’UA et en ont vendu à 29 pays. L’UA a été testé en 1999 en bombardant à plusieurs reprises un site expérimental de Porto Rico, sur l’île de Vieques, avant d’être utilisé au Kosovo.
L’UA est un sous-produit de l’enrichissement de l’uranium naturel utilisé dans les réacteurs nucléaires. En tant que déchet nucléaire, le conserver est coûteux, mais il est relativement bon marché de s’en procurer. En raison de leur capacité à percer le blindage des tanks, les armes à l’UA sont extrêmement performantes, et c’est la raison pour laquelle elles séduisent tant les militaires.
Ceux qui tirent la sonnette d’alarme
Le Commandant Doug Rokke, un des meilleurs experts de l’UA, a rejoint ceux qui tirent la sonnette d’alarme contre son utilisation. Il explique que la charge d’un tank se compose de 4,5 kg d’uranium-238 solide, contaminé par du plutonium, du neptunium et de l’américium. Cette charge étant pyrophorique, ce qui signifie qu’elle génère une intense chaleur à l’impact, elle transperce aisément un tank à cause de la forte compacité du métal. Quand ces munitions à l’UA touchent au but, elles produisent un torrent de feu à l’intérieur de tout véhicule ou structure, ce qui se traduit par des brûlures et des blessures épouvantables chez ceux qui échappent à la mort instantanée par carbonisation.
A l’impact, l’UA produit de l’oxyde d’uranium, et des éclats d’uranium explosent dans tout l’environnement. Les minuscules nanoparticules, en pénétrant dans les poumons et le courant sanguin, se dispersent dans tout le corps. Quand Rokke et son équipe eurent pour tâche de « nettoyer » l’UA après la première Guerre du Golf, tous ses hommes tombèrent malades au bout de trois jours, avec des problèmes respiratoires, des éruptions cutanées, des saignements et des lésions purulentes. Dans une interview de 2003 en Australie avec Gay Alcorn, Rokke confessait : « Après tout ce que j’ai vu et tout ce que j’ai fait, il m’est apparu très clairement que vous ne pouvez pas retirer les déchets radioactifs d’une nation juste pour les balancer dans une autre. C’est inacceptable. C’est tout simplement inacceptable. »
Selon Asaf Durakovic, médecin au Centre de Recherche Médicale sur l’Uranium de Washington DC, le terme « uranium appauvri » est impropre. L’uranium « naturel » et l’uranium « appauvri » sont l’un comme l’autre composés à plus de 99% d’uranium 238. L’UA est presque aussi hautement concentré que l’uranium pur et peut contenir des traces de plutonium (un élément mortel).
Leuren Moret est une scientifique indépendante américaine qui travaille sur les problèmes de santé posés par les irradiations dans les communautés du monde entier. A 61 ans, elle est toujours la première à s’engager activement contre l’utilisation de l’UA; elle a travaillé dans deux laboratoires d’armements nucléaires, dont le Laboratoire national Lawrence Livermore à Berkeley, qui dépend du Ministère de l’Énergie. Elle tire résolument la sonnette d’alarme contre l’UA en s’opposant fermement au gouvernement avec Rokke et Durakovic, et tous trois ont personnellement subi mille tourments (y compris des menaces de mort) pour leurs positions anti-UA.
Dans son article « L’uranium appauvri: Cheval de Troie de la guerre nucléaire », paru dans le World Affairs Journal de juin 2004, Moret déclare: « L’utilisation d’armes à l’UA par les USA, en violation de tous les traités internationaux, va lentement anéantir toutes les espèces de la Terre, y compris l’espèce humaine, mais ce pays continue pourtant de les utiliser, bien qu’il en connaisse parfaitement le potentiel destructeur. »
L’UA circule. Les particules radioactives s’élèvent dans l’atmosphère et se disséminent par le vent des tempêtes et les courants atmosphériques. Elles contaminent irrémédiablement de vastes régions et détruisent lentement l’avenir génétique des populations qui y vivent. Cheval de Troie de la guerre nucléaire, Moret appelle l’UA « l’arme qui tue sans discontinuer. » Il n’y a aucun moyen de l’arrêter – ni aucun moyen de le neutraliser. Il répond à la propre définition du gouvernement américain sur les « armes de destruction massive (ADM). »
L’uranium appauvri sur le Royaume Uni
L’UA a une très forte affinité pour l’ADN des cellules et l’endommage irrémédiablement. C’est une arme nucléaire de « quatrième génération ». D’abord est apparue la bombe atomique, puis la bombe à hydrogène, ensuite la bombe à neutron, et maintenant l’UA. Moret assure que de la poussière contaminée d’UA du Moyen-Orient s’élève dans l’atmosphère. Via les tempêtes de sable et les courants atmosphériques, elle se retrouve en Europe et en Grande-Bretagne. Finalement, en s’élevant dans l’atmosphère, elle se dissémine dans le monde entier. Aucun endroit n’est épargné, il n’y a aucune possibilité d’y échapper.
Les inquiétudes de Moret sont confirmées dans un rapport de Chris Busby et Saoirse Morgan, publié en 2006 dans la revue European Biology and Bioelectromagnetics sous le titre: « L’utilisation des armes à l’uranium dans la seconde Guerre du Golfe a-t-elle conduit à la contamination de l’Europe ? »
Les données (obtenues avec l’aide de la loi sur la liberté de l’information – Freedom of Information Act) de l’Institut des Armes Atomiques (Atomic Weapons Establishment, Aldermaston, Berkshire, UK) révèlent que neuf jours après le début de la guerre d’Irak (« choc et effroi » – « shock and awe ») le 19 mars 2003, les niveaux d’uranium relevés sur cinq sites du Berkshire s’élevèrent fortement. A deux occasions, ces niveaux dépassèrent le seuil à partir duquel l’Agence de l’Environnement doit être informée, bien qu’ils fussent toutefois en-dessous de la limite de sécurité. Ces niveaux d’uranium appauvri furent les plus élevés qui eussent jamais été mesurés dans l’atmosphère de la Grande-Bretagne. Le rapport confirme aussi les conditions météorologiques de cette période de la guerre, et montre un mouvement ascensionnel constant de l’air depuis le nord de l’Irak.
C’est sans surprise que cette recherche a été officiellement vigoureusement réfutée par divers responsables du gouvernement qui n’y ont vu que de « l’uranium d’origine naturelle ». Toutefois, Busby et Morgan soutiennent que ces résultats prouvent pour la première fois que les particules d’UA sont capables de voyager sur des milliers de kilomètres depuis Bagdad jusqu’en Angleterre. On peut lire ce rapport sur Internet.
Le Syndrome de la Guerre du Golfe
Environ 300 tonnes d’UA ont été répandues sur l’Irak en 1991. Pourtant, le Ministère de la Défense américain a considéré que les risques pour la santé des soldats qui en ont inhalé étaient minimes, et il continue d’affirmer que d’y être exposé ne présente aucun danger. Près de 580 000 soldats ont été déployés dans cette guerre; il y a eu 294 tués et 400 blessés ou malades. En 2000, 325 000 étaient déclarés en invalidité permanente, et plus de 11 000 étaient morts. Manifestement, quelque chose de grave pour leur santé s’est produit chez les hommes et les femmes qui ont servi dans le Golfe.
L’UA est connu comme étant neurotoxique. Les vétérans de la Guerre du Golfe ont deux fois plus de risques d’être victimes de la sclérose en plaque (SEP) que les vétérans n’ayant pas servi en Irak. La SEP, une maladie neuromusculaire mortelle, est désormais considérée comme une maladie « professionnelle » dont les vétérans peuvent se prévaloir pour être déclarés en invalidité. Les vétérans de la Guerre du Golfe présentent une disposition aux « maladies chroniques multiples » presque deux fois supérieure à celle des soldats ayant servi ailleurs à la même période. Mais ce qu’on appelle le « Syndrome de la Guerre du Golfe » (SGG) n’est toujours pas reconnu comme maladie spécifique. L’évaluation du Ministère de la Défense ne lui reconnaît aucune spécificité comme syndrome, maladie ou complexe de symptômes des vétérans de la Guerre du Golfe.
Le diabète, épidémie mondiale
Il y a 50 ans, quand je faisais mes études de médecine lors des premières années de la Guerre Froide, le diabète n’était pas une maladie courante. Désormais, au XXIe siècle, il n’est plus rare d’entendre parler de l’imminence d’une épidémie de diabètes. Il est certain que les statistiques corroborent ce fait.
Aujourd’hui, 7% des Américains (17 millions) ont une forme de diabète. De surcroît, en première page du Los Angeles Times du 16 septembre 2006, un rapport avançait que plus de 41 millions d’Américains présentent des taux de glucose anormaux dans leur sang, « ce qui indique qu’ils pourraient développer bientôt un diabète ». A Porto Rico (où l’UA a été testé), 10% de la population souffrent du diabète.
Le Centre Epidémiologique d’Atlanta (CDC), une agence du gouvernement américain chargée de la prévention, de l’étude et du contrôle des maladies, déclare que « si les Américains ne changent pas leurs habitudes », 33% des enfants nés cette année seront diabétiques en 2050. A cette date, il est prévu que 45 millions d’Américains seront diabétiques. Un groupe de soutien aux vétérans, Veterans with Diabetes International, avance le chiffre de 143 millions de diabétiques dans le monde, et en prévoit 300 millions en 2025.
Le diabète de type 1, le plus souvent décelé chez les enfants et les jeunes adultes, comprend 5% à 10% des cas. Le type 2, un trouble du métabolisme résultant de l’incapacité du corps de produire de l’insuline ou de l’utiliser convenablement, touche fréquemment les adultes, tout particulièrement les obèses. Ce groupe réunit plus de 90% des diabétiques. Le CDC prévoit que d’ici à 2050, le diabète de type 2 va s’accroître de 165%. Les personnes ayant un diabète de type 2 ont aussi deux fois plus de risques de contracter un cancer du pancréas.
Trente-quatre ans après la fin de la guerre du Vietnam, le Ministère de la Défense présentait finalement « la preuve incontournable » que les diabètes de type 2 pouvaient être liés à l’Agent Orange. Plus de 80 000 tonnes de ce défoliant toxique furent pulvérisées sur le Vietnam par l’armée américaine. On sait aujourd’hui qu’il cause des cancers et, chez les nouveau-nés, des malformations. Depuis 2002, le diabète est désormais reconnu comme maladie « connexe au service » pour tous les vétérans du Vietnam. Pour l’heure, ce n’est pas encore le cas pour les vétérans de la Guerre du Golfe.
Neuf pour cent (9%) des vétérans du Vietnam on un diabète de type 2. Il n’y a aucune preuve aujourd’hui d’un accroissement de la fréquence des diabètes chez les vétérans de la Guerre du Golfe, mais je n’ai pu trouver la moindre investigation sérieuse pour confirmer ou infirmer cela. Dans dix ou vingt ans peut-être, la science officielle découvrira leur relation avec l’UA.
On pense communément que le diabète est causé par l’obésité, une mauvaise alimentation et le manque d’exercice. Pour Leuren Moret, la cause de cette nouvelle épidémie est plus sinistre: à savoir le niveau en hausse de l’UA dans l’atmosphère partout dans le monde, conjugué aux émissions issues de la prolifération des centrales nucléaires.
Contrairement aux allégations de la science officielle, Moret affirme que l’UA est une chose extrêmement dangereuse, et que le diabète en est une réponse immédiate, à la différence des décennies que peut mettre l’uranium pour générer un cancer induit par son rayonnement. Bien qu’elle ne puisse le prouver, elle est la première scientifique à fortement suggérer qu’il y a une relation entre la nouvelle épidémie de diabètes et l’UA.
Moret soutient que la profession médicale a collaboré à la dissimulation de l’irradiation à faible dose issue des centrales nucléaires et des essais dans l’atmosphère. Je n’ai pu le vérifier, mais c’est cohérent avec la passivité de la profession médicale lors des expérimentations nucléaires aux USA durant la Guerre froide (voir plus loin). Elle parle également des médecins hospitaliers qui sont menacés par le gouvernement d’une amende de 10 000 $ et de la prison s’ils parlent ouvertement des problèmes de santé des soldats de retour de la guerre d’Irak. Cela pourrait expliquer l’indigence des rapports dans la littérature scientifique concernant les vétérans exposés à l’UA et leurs maladies en lien avec la guerre.
Moret dit aussi que les journalistes ont été empêchés d’approcher plus de 14 000 soldats évacués pour raisons médicales de la présente Guerre d’Irak et rapatriés à l’hôpital Walter Reed, près de Washington DC. Pour en savoir plus sur Leuren Moret et ses recherches, tapez dans Google: Leuren Moret + videos. De plus, elle apparaît dans le récent documentaire « Beyond Treason », où elle énumère les horribles conséquences de l’exposition à l’uranium appauvri sur les troupes américaines et les civils irakiens dans la région du Golfe en 1991.
L’uranium appauvri, sans danger?
Autorité reconnue, Ronald L. Kathren, professeur émérite à l’Université publique de Washington (Oregon), répond de l’innocuité de l’UA. Contrairement au Commandant Rokke, il semblerait qu’il n’ait jamais été dans l’armée ni en contact avec l’UA sur un champ de bataille. Néanmoins, son opinion a beaucoup de poids dans le monde scientifique.
Kathren ne conteste pas le fait que les militaires qui peuvent avoir été en contact avec l’UA souffrent de maladies diverses, mais il pense que leur exposition à l’uranium n’en est très probablement pas la cause.
Dans un texte au Portland Independant Media Center (Indymedia) du 3 juillet 2005, il écrit:
« Les radiologues se préoccupent énormément de la santé publique, et en tant que spécialistes des rayonnements et de leurs effets sur les personnes et l’environnement, ils ont pleinement conscience que c’est autre chose que l’exposition à l’uranium qui est la cause des maladies dont souffrent ceux qui ont été en contact avec l’uranium appauvri des munitions. Une quantité incroyablement énorme de données scientifiques montrent qu’il est pratiquement impossible que l’uranium soit la cause de leurs maladies. Malgré cette masse de données scientifiques, des personnes ignorantes ou dans l’erreur continuent de prétendre que l’uranium appauvri, et tout particulièrement la radioactivité qui y est associée, est la cause de celles-ci.
C’est vraiment fâcheux, car les radiologues et les autres chercheurs ont déjà connaissance que l’uranium appauvri n’en est pas la cause, et par conséquent toute investigation sur ces maladies devrait se concentrer sur d’autres causes possibles. Si nous voulons apporter un tant soit peu quelque soulagement ou réconfort à ces personnes souffrantes, et si nous voulons acquérir une meilleure connaissance de la cause de ces maladies, nous ne devons pas gaspiller nos énergies, nos ressources et notre temps, si précieux et limités, en essayant de pointer d’un doigt accusateur l’uranium appauvri alors que l’on sait déjà qu’il est pratiquement certain que l’uranium n’est pas la cause du problème. » (2)
« Toute radiation est dangereuse pour les êtres humains, aussi faible soit-elle ».
En tant que médecin, il m’est inconcevable qu’un expert officiel comme Kathren puisse si vite disculper l’UA en affirmant qu’il est inoffensif et dénué de tout risque, surtout quand le 29 juin 2005, une commission de l’Académie Nationale des Sciences trouve, quant à elle, que toute radiation est dangereuse pour les êtres humains, aussi faible soit-elle.
Cette commission conclut que « toute dose d’irradiation, aussi faible soit-elle, peut induire un cancer. Une majorité de gens vont de plus en plus être exposés aux rayonnements à cause de leur utilisation grandissante en médecine. Ces nouvelles conclusions pourraient conduire à des changements dans les pratiques médicales et les niveaux d’irradiation autorisés sur les anciens sites nucléaires. » La commission contredit également l’affirmation fréquemment entendue de certains scientifiques pro-nucléaires de l’administration: « un faible rayonnement ne peut vous être néfaste. »
L’idée que l’irradiation à faibles doses serait sans danger est le mythe qui a permis de nombreux essais nucléaires lors de la Guerre froide sans une véhémente protestation de l’ensemble de la communauté humaine. C’est toujours ce mythe qui permet d’utiliser sur les champs de bataille des armes à l’UA contre les « terroristes ».
Historiquement, la preuve du danger de la guerre nucléaire a été fournie il y a une dizaine d’années par la publication, autorisée par le Président Bill Clinton, d’un rapport de la Commission du Congrès Américain qui s’intitulait « Expériences sur l’irradiation des êtres humains » (The Human Radiation Experiments). Ce rapport montre clairement qu’on ne peut se fier aux déclarations officielles des chercheurs sur l’innocuité des armes nucléaires. Ce qui dans ce rapport est pire encore, c’est toute la documentation sur d’innombrables expériences secrètes menées sur des personnes sans méfiance lors de la Guerre froide, « au nom de la science ». Malheureusement, cet horrible rapport paru en 1996 n’a pas dissuadé Clinton d’autoriser les armes à l’UA au Kosovo en 1999, ni le Président George W. Bush qui les a de nouveau autorisées en Afghanistan et en Irak.
Quiconque ayant un accès à Internet peut simplement chercher avec Google « the human radiation experiments » pour lire les détails de cette science exécrable qui gravite autour des essais nucléaires et de ses effets désastreux pour la santé de citoyens américains peu suspicieux.
En 2001, cinquante ans après un grand nombre d’essais d’armes nucléaires dans l’ouest des USA, l’Institut National Américain contre le Cancer a finalement été obligé de révéler le résultat de ses recherches: les retombées radioactives des bombes testées au Nevada se sont disséminées dans tous les États de l’Union et ont causé au moins 15 000 décès par cancer et jusqu’à 212 000 cancers non-létaux de la thyroïde. John LaForge de Nukewatch.com nous rappelle que « l’on disait alors que les 67 bombes expérimentales qui ont explosé entre 1946 et 1958 étaient sans danger. »
Argent, pouvoir et uranium appauvri
A qui profite ce cauchemar planétaire ? Dans « The Enemy Within » (« L’ennemi intérieur », 1996), Jay Gould révèle que la famille royale britannique détient en fonds privés plus de 6 milliards de dollars dans l’uranium par l’entremise du groupe anglo-australien Rio Tinto qui, avec plus de 60 opérations dans 40 pays, est la plus grande compagnie minière du monde. L’Afrique et l’Australie sont les deux principales sources d’uranium de la planète. Les Rothschild contrôlent les approvisionnements et les prix sur le marché international.
Gould remarque que les radiations nucléaires ont entraîné une augmentation spectaculaire de la mortalité par cancer du sein, tout particulièrement entre 80 et 160 km des centrales nucléaires, dans les communes traversées par les vents dominants qui balaient les centrales.
Donna Lee, la critique littéraire, écrit:
« Ce livre a suffisamment de données scientifiques pour édifier ces bureaucrates qui nient que d’habiter près d’un réacteur nucléaire représente un danger pour la santé. Son style clair et direct suffit également à me convaincre, moi qui ai survécu à un cancer du sein, que j’avais grandi au temps de la Guerre froide comme un cobaye ignorant, victime surtout d’une politique de la dénégation et du retranchement. »
Lee poursuit:
« Après avoir lu ce livre, toutefois, une question ne cesse de me tarauder. Je suis née à San Francisco, en Californie, j’y ai grandi, et je vis toujours dans cette ville où l’incidence des cancers du sein est la plus forte au monde. Le livre s’alarme du taux de mortalité par cancer du sein et signale que c’est autour de New York qu’il est le plus élevé. San Francisco étant à plus de 160 km d’un réacteur nucléaire, la ville n’y est pas même mentionnée. Si le cancer du sein s’explique par l’irradiation à faible niveau qui sévit à différents endroits des USA, alors comment l’expliquer pour nous? »
En fait, à moins de 160 km de San Francisco, une centrale nucléaire fut mise en service en 1975 à Sacramento. Dans son livre, publié en 1996, Gould n’inclut probablement pas celle-ci parce que suite au tollé général, par référendum, la centrale nucléaire de Rancho Seco fut obligée de cesser définitivement ses activités en 1989.
D’après David Bradbury, en trente ans, le taux des cancers chez les enfants de l’île de Vieques a fait un bond de 250% par rapport à la moyenne nationale portoricaine. Dans son documentaire « Blowin’ in the Wind », le provocateur réalisateur australien, deux fois nominé aux Oscars, apporte également plusieurs réponses sur les sommes faramineuses qui sont en jeu dans la production de l’uranium et des armes à l’UA. L’Australie fournit le tiers de l’uranium mondial, et Bradbury révèle qu’un traité secret permet à l’armée américaine de tester le maniement de ses armes à l’UA sur le sol australien. Il dévoile le projet d’extraire plus de 36 milliards de dollars d’uranium des mines australiennes sur les six années à venir, et montre qu’une voie ferrée a été construite pour transporter le minerai sur les 1600 km qui séparent les mines d’un port de la côte nord.
Le maître d’oeuvre de cette ligne de chemin de fer est la compagnie texane Halliburton. En 1995, le PDG de cette compagnie était le vice-président des USA, Dick Cheney. Le réalisateur raconte: « La Reine et ses forbans préférés, les américains Cheney, Halliburton et la famille Bush, sont unis dans l’exploitation de l’uranium et l’utilisation conjointe de munitions illégales à l’uranium appauvri au Moyen-Orient, en Asie centrale, et en Bosnie/Kosovo. Dans la prolifération des armes à l’uranium appauvri, quelle a été l’importance du rôle des divers personnages et groupes comme le groupe Carlyle, George Herbert Walker Bush, l’ancien PDG de Carlyle Frank Calucci, l’Université de Californie et ses laboratoires de Los Alamos et Livermore sur les armes nucléaires tactiques, et les fonds de pension américains et étrangers ? On ne le sait pas très bien ou, dans la plupart des cas, on ne les identifie même pas, que ce soit en Australie ou ailleurs. Dieu sauve la Reine de sa culpabilité pour sa complicité dans la transformation de la planète Terre en ‘Étoile de la Mort’. » [l'Étoile de la Mort ou l'Étoile Noire, dans la Guerre des Étoiles]
L’uranium appauvri et la Guerre contre la terreur
C’est absolument terrifiant de penser que toutes les formes de vie de la planète sont exposées à l’altération de leur ADN par des radiations dans le but de nous apporter la « sécurité » et la « démocratie ». C’est diabolique, vraiment, de penser que la destruction de la planète est en cours et que nous sommes si peu nombreux à comprendre ce qu’il se passe – et encore moins nombreux à lutter activement contre cette tragédie.
Il est évident que la plupart des leaders politiques et spirituels de la planète, tout comme les scientifiques, les médecins, les juristes et les professionnels de santé, ne se soucient guère des dangers des armes à l’UA et des autres formes d’énergie nucléaire. Si ce n’était le cas, on en entendrait sûrement parler à la télévision ou dans la presse.
En tant que journaliste d’investigation sur les toutes dernières décennies, j’ai porté toute mon attention sur l’origine « fabriquée » du SIDA et la peu connue cause bactérienne du cancer, sans m’intéresser davantage aux radiations nucléaires. Néanmoins, j’ai écrit en 2001 un article intitulé: « Expériences sur l’irradiation des êtres humains: comment les scientifiques ont secrètement utilisé les citoyens américains comme cobayes au cours de la guerre froide ».
Cet article, paru dans la revue New Dawn de septembre-octobre 2001, est publié sur plusieurs sites Web. Mais je dois avouer que j’étais ignorant des graves problèmes planétaires que pose l’UA. Je présumais naïvement qu’aucun pays civilisé et pacifique ne deviendrait jamais suffisamment irresponsable et implacable pour utiliser des armes radioactives. Combien avais-je tort !
Ce que je trouve le plus pathétique et inconcevable, c’est que nous n’ayons rien retenu des effets désastreux sur notre santé du bombardement atomique sur le Japon – ni des horreurs des essais nucléaires de la seconde moitié du XXe siècle. Tout au contraire, nous continuons de contaminer de vastes régions du monde avec des radiations que nous ne savons pas éliminer.
Je me rappelle combien les gens jubilaient en août 1945 – j’avais onze ans – quand Hiroshima et Nagasaki furent bombardés, ce qui mit rapidement fin à la guerre. Cinquante ans plus tard, ma nièce épousait un américain d’origine japonaise. Peu de temps après leur mariage, elle remarqua qu’il avait une boule dans le cou qui, par la suite, se révéla être un cancer de la thyroïde. Quand la bombe explosa sur Hiroshima, sa mère, encore enfant, vivait à 80 km de la ville.
Quelques décennies plus tard, parvenue à la quarantaine, on lui diagnostiqua un cancer de la thyroïde, sans nul doute lié aux retombées radioactives. Les médecins estimèrent qu’il était possible que le mari de ma nièce ait développé un cancer de la thyroïde parce que les gènes que sa mère lui avait transmis, altérés par les radiations, étaient porteurs de ce type de cancer. Comme de bien entendu, la famille se demande aujourd’hui si leur deux jeunes enfants ne vont pas, à leur tour, développer plus tard ce type de cancer. Qui aurait pu penser que les bombes atomiques lancées sur le Japon en 1945 se traduiraient cinquante plus tard par un cancer dans ma famille en Californie ?
Il y a quelques années, je développais un nodule à la thyroïde dont la biopsie révélait qu’il n’était pas cancéreux. Encore adolescent, dans les années 50, sur les conseils d’un dermatologue très réputé de New York, j’avais suivi un traitement « superficiel » par rayons pour de l’acné, traitement qui plus tard fut interdit parce qu’il était susceptible de causer le cancer de la thyroïde.
C’est presque un cliché de le rappeler, mais « nous sommes tous connectés les uns aux autres ». Les retombées de l’UA et de l’énergie nucléaire nous raccordent tous ensemble aujourd’hui sur une planète de plus en plus radioactive. Personne n’est immunisé contre les effets délétères des radiations, et personne ne sait comment les nettoyer.
Que pouvons-nous y faire ? La seule chose que nous puissions faire, c’est d’arrêter immédiatement cette folie. Cependant, pouvoir, cupidité, politique et religion rendent une telle chose hautement improbable.
Nous avons rencontré les responsables de la nouvelle source d’irradiations, « la guerre contre la terreur ». Et, malheureusement, c’est de nous qu’il s’agit.
Docteur Alan CANTWELL
*****************************
(1) FAIR, Fairness & Accuracy in Reporting: Impartialité et Rigueur de l’information (Critique des médias) fair.org
© Copyright 2005-2007 GlobalResearch.ca
LIENS:
Organisations non-gouvernementales:
CRIIRAD – Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité criirad.org dissident-media.org tinyurl.com
APRI – Association pour la Protection contre les Rayonnements Ionisants apri.fr.free.fr
Site : globalresearch.ca auteur : Dr Alan Cantwell traduction: phoxton Langue originale: anglais
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de laisser vos commentaires en évitant les insultes